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APREM#5: BIG DATA ET PRATIQUES COGNITIVES

Novembre 2016 – le parti pris d’APREM#5 fut d’explorer ces questions, notamment à l’aune des pratiques artistiques en touchant également aux pratiques contributives du logiciel et des données libres d’accès.

 

Nous définissons le « big data » défini comme la constitution et l’exploitation des traces numériques produites par delà la Planète dans son ensemble.

Cette collecte de données se produit évidemment sur les réseaux dits sociaux mais également au travers de la plupart des outils du World Wide Web : sites d’achat en ligne, clients de serveurs de mail, sites de presse ou de jeux en ligne. Elle se produit également au travers du « self-quantify » : pèses-personne connectés, applications mobiles de suivi des performances sportives, plate-formes de suivi de la consommation énergétique du logement.

La collecte des données est étroitement liée à l’exploitation qui en est faite.

En savoir plus…

Dans son dernier ouvrage, « Le mirage numérique – Pour une politique du Big Data », l’universitaire d’origine biélorusse Evgeny Morozov relève que le club de stand-up, le Teatraneu de Barcelone, a modifié sa politique tarifaire en faisant payer aux spectateurs 30 centimes par rire reconnu par la caméra de la tablette fixée au dos de chaque fauteuil en partenariat avec l’agence de publicité Cyranos McCann. Cet exemple illustre la codification massive de nos pratiques les plus intimes. Cette généralisation là de la calculabilité détruit la place du sensible dans les pratiques individuelles, collectives et techniques et souligne la pertinence de la question posée par Bernard Stiegler : comment ne pas devenir fou ?

S’il est un lieu dans l’espace-temps où la question du sensible se pose et est traitée, c’est précisément celui des pratiques artistiques et culturelles. La ligne du temps de l’évolution de notre environnement technique n’a qu’un seul sens. Contester cela ne conduit qu’à l’illusion pendant que la Silicon Valley avance dans l’extension de son empire sur nos sens et instaurent une « vérité algorithmique » (voir « La gouvernance par les nombres », cours au Collège de France d’Alain Supiot, « À quoi rêvent les algorithmes » de Dominique Cardon ou les travaux d’Antoinette Rouvroy et Thomas Berns sur la gouvernementalité algorithmique).

Le numérique du Big Data, comme environnement technique, possède des vertus pharmacologiques. Pensons à la cartographie dynamique EXIT présentée à la Fondation Cartier illustrant les liens entre réchauffement climatique et migrations à l’occasion de la COP 21 à Paris en décembre 2015 ou, plus loin dans le temps, aux tentatives du Président Chilien Salvador Allende pour utiliser la cybernétique aux fins de politiques publiques. Des préfigurations des questions de calculabilité de « tout » ont également été posée par Jose Luis Borges dans « La bibliothèque de Babel » ou, plus loin encore dans le temps et plus près de nous, par le Mundaneum créé il y après de cent ans à Bruxelles.

L’horaire et les invité·e·s

Jeudi 17 novembre 2016

  • 15h00 – Introduction à la journée
  • 15h15 – « Pourquoi le Big Data? » / Jean-Claude Dargeant
  • 15h45 – « Des données papier au big data, le Mundaneum ou la connaissance en réseau dans une ère pré-Internet » / Delphine Jenart
  • 16h40 – Performance Astéroïde “Retour de Trump Land” / Valérie Cordy
  • 17h00 – « Un ciel sans nuage?  » (théâtre et Big Data) / Nicolas Rosette
  • 18h20 – « De Big Data à Big Mother : vers une nouvelle servitude volontaire ? » / Philippe Vion Dury
  • 19h15 – « Algorithmic Trading Freakshow  » / RYBN
  • 19h45 – Pause
  • 21h00 – Performance « Pirate Cinema » / Nicolas Maigret et Lucille Calmel

Vendredi 18 novembre 2016

  • 15h00 – Introduction à la journée
  • 15h15 – « Essayer de penser le Big Data » / Jean-Claude Dargeant
  • 15h45 – « Pirate Cinéma » : Rencontre avec Nicolas Maigret
  • 17h05 – « Openbeelab, ou quand (libristes+abeilles+artistes)=politique » / OpenbeeLab
  • 18h00 – « Algorithmes et démocratie culturelle » / Pierre Hemptinne
  • 18h50 – « Le big data, nouveau mythe du numérique? » / Eric Guichard
  • 19h50- Pause
  • 21h00 – Performance « Extension sauvage » / Jacques Perconte et Jeremy Ledda

Samedi 19 novembre 2016

  • 15h – « My google search history d’Albertine Meunier » : Petit tour en bus avec Lucille Calmel autour du Data Center de Google. Réservation indispensable
  • 16h15 – « Concernant le spectacle BIG DATA  » / Benjamin Villemagne / La Quincaillerie
  • 17h05 – « Plantoid & Beyond : donner une existence matérielle à la nature » / Isabelle Humbert-Radtke
  • 18h15 – « Numérique et numéraire, qualitatif VS quantitatif » / Samuel Bianchini
  • 19h10 – Présentation de projets en cours des étudiants de l’ENSAV / La Cambre (Belgique) et de l’ENSAPC de Cergy (France)
  • 19h45 – Pause 15 minutes
  • 20h00 – Table ronde finale